Entendu il y a quelques jours :
« Le didgeridoo, c'est un truc juste bon pour les hippies fumeurs de joints aux cheveux sales et qui portent des T-shirts de Bob Marley ».
Puis un peu plus tard :
« Tu ne seras jamais un bon joueur de didgeridoo, tu ne portes pas de dreads ».
Cela dit, je crois que chaque instrument véhicule son lot de cliché et que n'importe quel musicien a toujours quelques anecdotes sympathiques de ce type à sortir... Il suffit de voir comment les altistes peuvent parfois prendre cher au sein d'un orchestre.
Un joueur de cornemuse devra toujours s'attendre, après une prestation, à ce qu'on lui pose les deux questions fatales :
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« comment ça se fait que ça fasse toujours du bruit même quand vous ne soufflez plus dedans ? », question à laquelle il est facile de répondre avec une petite démo ;
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« pourquoi vous ne portez pas le kilt ? » (variante :
« pourquoi vous ne portez pas la jupe, là, comme les vrais joueurs ? » ), question qui est particulièrement exaspérante lorsqu'on a déjà expliqué au public quelques minutes auparavant que l'instrument dont on joue est tout ce qu'il y a de plus français.
Autre discussion - vécue : un brave monsieur s'approche de moi à la fin d'une animation et me demande si je joue du biniou ou de la cornemuse. Plein de bonne volonté, je lui explique que les cornemuses sont une vaste famille d'instruments qu'on trouve un peu partout dans le monde, que ma cornemuse à moi vient du centre de la France et qu'un biniou est un type précis de cornemuse dont on joue en Bretagne.
Le monsieur a l'air de réfléchir intensément pendant quelques secondes, puis me demande :
« Bon, mais c'est quand même breton, tout ça, n'est-ce pas ? » 