Yop Fran6,
Ahaw a écrit :Sans être expert dans ce style, je dirais que ta PV n'est pas assez grave par rapport à la note de ton didj.
La voix passive que je fais est une PV de Yolngu style, à la 10ème, qui sonne impeccablement et très trad' sur mes yidakis...
... Mais sur le travel didge, le rendu n'est clairement pas là. Je pense qu'il y a un peu de deux choses :
- de la technique (plutôt que la note de la PV, je pense que c'est l'ouverture/tension de la gorge qui est revoir pour obtenir le bon rendu) ;
- et de l'instrument lui même, qui n'est pas vraiment prévu pour gratter (colonne d'air lisse, PVC qui vibre de partout et qui "noie" les grattements de la voix passive...).
Ahaw a écrit :Essaye d"ouvrir" plus ta gorge pour faire descendre les harmoniques sur le "Ta Mor".
Yep, je suis d'accord. Mais j'ai un peu de mal, c'est quelque chose qui ne se fait pas du tout en style NEAL... et à trop ouvrir la gorge, je me retrouve souvent à cours d'air en fin de phrase (ce qui est une sensation assez inédite, j'dois dire).
Ahaw a écrit :Le "Dit" me semble trop bref et rapide... il est souvent plus appuyé et "profond".
[...]
D'ailleurs, une strophe se termine toujours sur un "diT" : la langue sur le T bloque le débit d'air et c'est fini.
Ca ne finit jamais sur un "Mor" qui décroit.
Le "Dit" marque donc à la fois le début et la fin d'une strophe.
Oui, je vois tout à fait ce que tu veux dire pour le feeling du
-dit. A me réécouter, mes
-dit de gunborrg sont davantage des
-dith de bunggul, très brefs et secs, sans harmonique aiguë. Mais comme je le disais, ça viendra avec l'usage, le temps de casser certains réflexes.
Pour le fait de débuter et finir sur le
-dit, c'est un truc qu'on retrouve dans la plupart des styles de jeux aborigènes : en bunggul, les Yolngus finissent quasiment toujours sur un
-dith ou un
-dup. Il n'y a qu'en wangga où cela ne se fait pas toujours (le
-dit est très doux et parfois juste "suggéré" à la fin du morceau) et peut-être dans des styles du centre de l'Arnhem Land (où le dith est peu employé et remplacé par des dhirrl très percussifs, mais Cyril nous en dira plus s'il passe par là).
Je n'ai pas suivi cette règle dans mes extraits, pour ne pas me compliquer les choses.
Ahaw a écrit :Personnellement (et je pense avoir déjà évoqué ça sur FD) je ne comprend pas comment on peut faire un "M" (de "mor") dans le didj'... c'est une transcription qui me dépasse. Mais bon c'est devenu la "norme". Mais si je devais transcrire ce que j'entends et ce que je joue, ce serait plutôt : "Dit Twi iYoo" Avec sur le "iYoo" à la fois les harmoniques hautes du "ii" mais aussi la PV très accentuée sur le "oo" juste avant la RC.
Les transcriptions ne sont pas forcément destinées à refléter exactement les techniques de didgeridoos, il s'agit plus d'une imitation du rendu sonore du jeu du didgeridoo. C'est pour cette raison que dans les CD
Djalu Teaches, lorsque Djalu chante certains morceaux, il utilise des techniques qui ne sont pas utilisés dans le yidaki. Par exemple,
sur le manikay mokuy, Djalu chante une sorte de frelato avec un cri dans les moments où Larry lui joue une vocalise aigüe dans le yidaki...
Je pense que c'est pareil pour le
-mor, puisqu'on ne peut évidemment pas faire un son [m] avec les lèvres quand on souffle dans un didge.
Pour le jeu de Darryl Dikarrnga, je suis d'accord avec toi, c'est plutôt un Dit-Twi-Wo ou un truc de ce genre. Olaf Gerbascher utilise la même transcription dans sa suite de vidéos
(1) (2) (3) (4) consacrées au style gunborrg et wangga (vidéos qui ont fait couler pas mal de salive lors de la dernière session franc-comtoise, on est très moyennement convaincu par la distinction arbitraire que fait Olaf entre les 2 styles

).
Pour le jeu de Blanasi, par contre, j'entends bien une sorte de Dit-Ta-Ro.