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Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : sam. 24 nov. 2012, 12:41
par septantecinq
Bonjour à toutes et à tous,
A toutes celles et à tous ceux qui ont déjà joué sur scène, en public ou dans la rue, j’aimerai beaucoup demander :
1- quel est votre rapport au trac,
2- comment il se manifeste
ET
3- comment arrivez-vous à le gérer et à faire avec.
Je n’ai joué que 2 fois devant des gens, c’était dans un contexte purement amical, bien modeste, sans enjeu, une fois seul devant une 20aine de personnes, l’autre accompagné de 2 autres joueurs devant une 60aine de personnes.
J’ai eu les chocottes…
Rien de bien grave ni de bloquant car, heureusement pour moi, je l’accepte bien, mais je trouve que çà coince franchement la « machine à souffler » : tension physique (y compris bien sûr dans le diaphragme), gorge sèche, amplitude respiratoire restreinte, bref, un grand classique
Or, le jeu au didge s’accommode particulièrement mal de la crispation…
Je ne me destine pas à la scène, il paraît que le trac vient avec le talent, pour ma part, je ne me sens pas concerné : il est uniquement lié à mon envie de bien faire !
…mais vraiment je vous écouterais bien volontiers sur le sujet
Donc comment faites-vous, M’sieur-Dame ???
Merci grandement à vous par avance pour vos commentaires et témoignages

Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : sam. 24 nov. 2012, 12:54
par Utnapishtim
La question m'intéresse aussi, je suis curieux de voir ce que les joueurs habitués vont y répondre.
Trois petits trucs qui m'ont un peu décoincé de ce point de vue là :
- je n'ai pas commencé à busker d'un coup d'un seul dans la rue, je n'aurais jamais eu les
cojones pour le faire. J'ai d'abord soufflé dans des endroits calmes un peu à l'écart (dans des jardins publics peu fréquentés par exemple), histoire de m'habituer à la sensation de jouer dehors et au regard des passants...
- en général, lorsque je joue dehors, j'ai déjà quelques idées des riffs/rythmes/sons sur lesquels je vais travailler. Ça évite de se retrouver avec un didgeridoo à la main, et de se demander : «
D'aaaaaccord, je fais quoi maintenant ?
»
- j'essaye de lâcher prise et de me concentrer uniquement sur le son et sur ma technique. Fermer les yeux facilite les choses, ça évite de se focaliser sur les gens qui s'arrêtent
et la jolie fille qui a l'air intriguée par ce que vous faites...
Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : dim. 25 nov. 2012, 0:55
par joelewombat
salut
ben pour moi c'est l inverse en fait
au début j'avais pas les chocotte de monter sur scène (en ayant conscience de mon petit niveau).
maintenant plus j’évolue plus des questions se posent bref l'accès a la connaissance grandit donc les doutes avec
donc résumé c'est normal d'avoir peur ça veut dire qu'on avance, le tout est de gérer ses peur (principe déja vu chez les pompiers...)
comment les gerer?
Utna se base sur des rythme qui rassurent là carrément ça fait un truc sur quoi se refugier
La jolie fille? on passe pour un blaireau mais ça motive non (c'est après quand on voit les vidéo qu'on se dit qu'est ce que j'ai l'air c.. lol)
Plus sérieusement y'a la technique de théâtre, imparable celle là et qui marche pour tous les flippés de la planète; regardez un point fixe 50cm au dessus du public. Le public a l'impression qu'on le regarde et nous par peur on ne le regarde pas mais on donne l'impression en fait.
Là ou ça devient chaud, c'est l'interaction (là je maîtrise quedal). Je pense qu'il y'a un tas de groupe ici qui peuvent nous en parler de l'interaction (tchatcher avec le public et reagir avec lui... là c'est chaud)
Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : dim. 25 nov. 2012, 22:25
par Waneche
Lacher le jugement envers soi-même ?
Plus facile a dire qu'à faire cela dit ...
Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : mar. 27 nov. 2012, 11:09
par greg51
salut,
voici un sujet interessant, ca interpelle!
c'est sur que jouer devant du monde ca traque, et je me sens tellement mieux tout seul dans ma salle de bain!
arriver stressé devant un micro c'est chiant car : tu crispes les lévres et ton visage, ton pouls bat trop vite, tu manques de salive...pour un instrument respiratoire ca complique la donne...
pas trop de conseil magique, mais je dirai :
- prevoir un minimum la trame de ce que tu vas jouer, les moments clés, tout en te laissant la liberté d'évoluer au ressenti de ton corps, si c'est pas un morceau calé ca te permet d etre moins stressé...
-commencer tranquille pour bien trouver ses appuis et s'economiser; monter petit a petit quand tout est chaud....
- essayer de partager avec les gens et de se dire que tu ne finiras pas au bucher si ta demarche est juste de partager l'instrument avec des gens....
Les joueurs experimentés vont peut etre nous éclairer?
Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : mar. 27 nov. 2012, 11:18
par Ahaw
Quand je joue devant du public, je commence toujours par une longue nappe les yeux fermés pour plusieurs raisons :
Ça permet de se chauffer les lèvres, ça signale que le concert commence, les retardataires n'auront pas raté grand chose, ça met une ambiance sans demander trop d'effort technique/physique.
Mais surtout, ça permet de se recentrer dans son corps et dans le moment présent ainsi que d'établir une connexion entre le public et le joueur.
Lorsque cette connexion est établie et ressentie, on ne joue plus "ses morceaux", mais on partage un moment musical, il y a un échange: on ressent ce que le public demande et on le lui offre en fonction de ses capacités, de son niveau technique et de ses envies.
Du coup on ne se sent plus seul face à une cohorte de juges, mais ensemble dans la musique... normalement, partant de là, le stress n'a plus sa place.
Une fois la machine ainsi lancée, on se sent plus détendu du slip et on peut proposer "ses morceaux" plus facilement car le public sera en demande.
Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : mar. 27 nov. 2012, 11:21
par fafanad
C'est le jeu!!!
Le meilleur moyen à mes yeux est de répéter, ce qui te permet déjà d'être plus confiant.
Ensuite, c'est un travail sur soi, dit toi simplement que tu viens jouer pour te faire plaisir, que tu n'as rien à prouver (chacun a son propre style, on ne peux pas plaire à tout le monde).
Juste avant de monter sur scène, fais toi une p'tite suée un peu comme un boxeur qui se prépare (piétine à fond sur place, fais des pompes...), histoire de lâcher la pression et en même temps de te foutre la patate!
Une bonne grosse inspiration après et ça devrait le faire!!
Sinon c'est un p'tit coup de gniole!!!

Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : mar. 27 nov. 2012, 12:59
par septantecinq
Merci beaucoup pour ces premiers témoignages.
Je suis ravi de lire à quel point ce sujet si universel se traite de manière si... personnelle
Pour ma part, le trac est un vieil ennemi (Aïeaïeaïe, les premières récitations à l'école

et çà a été de pire en pire jusqu'à ce que je l'accepte et que je le traîte) qui est aujourd'hui mon meilleur allié, même si je trouve qu'il se manifeste toujours comme un voisin lourdingue qui débarque à 3h du mat' en braillant... C'est un excellent baromètre pour savoir si ce que je fais me tient à coeur et que j'ai envie de bien le faire...
Par contre au didge, je ne sais pas encore transposer mes "combines" venues d'autres situations, ni quelles seront les plus utiles, mais j'ai surtout besoin d'adopter de nouveaux "trucs" bienfaisants : Donc merci encore, j'ai grandement profité de vos... tuyaux, M'sieur-Dame !!!
D'autres témoignages et anecdotes ???

Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : mar. 27 nov. 2012, 14:34
par micalyptus
Ahaw a écrit :Quand je joue devant du public, je commence toujours par une longue nappe les yeux fermés pour plusieurs raisons :
Ça permet de se chauffer les lèvres, ça signale que le concert commence, les retardataires n'auront pas raté grand chose, ça met une ambiance sans demander trop d'effort technique/physique.
Mais surtout, ça permet de se recentrer dans son corps et dans le moment présent ainsi que d'établir une connexion entre le public et le joueur.
Lorsque cette connexion est établie et ressentie, on ne joue plus "ses morceaux", mais on partage un moment musical, il y a un échange: on ressent ce que le public demande et on le lui offre en fonction de ses capacités, de son niveau technique et de ses envies.
Du coup on ne se sent plus seul face à une cohorte de juges, mais ensemble dans la musique... normalement, partant de là, le stress n'a plus sa place.
Une fois la machine ainsi lancée, on se sent plus détendu du slip et on peut proposer "ses morceaux" plus facilement car le public sera en demande.
Je plussoie!
Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : mar. 27 nov. 2012, 17:54
par Vince
Comme dit plus haut, chacun à son approche pour atténuer le trac.
Je rejoins Ahaw et Micalyptus sur le fait de commencer doucement, çà permet de se "chauffer" sans risque (lèvres, voix, diaphragme, langue, ainsi que le didj

) et de se libérer psychologiquement. Le plus dur c'est de commencer, une fois la machine bien lancée il n'y a plus qu'à se laisser entrainer.
Pour la suite je retiens un principe qu'on m'avait donné lorsque je jonglais :
pour pas se planter devant un public, il faut être à 50 % de ses capacités. Le trac vient de ce qu'on est pas sûr de soi, donc il suffit de s'accrocher à ses acquis solides et si tout se passe bien on peut même se permettre d'aller au delà.
Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : mar. 27 nov. 2012, 19:36
par batman
Plus on est préparé moins le trac viendra nous casser les bonbons....Le mieux quand on joue des morceaux prédéfinis est bien sûr de les répéter assez de fois pour être vraiment à l'aise avec. Comme l'a dit Vince, être à l'aise c'est ne pas trop chercher la difficulté, se situer en deça de sa capacité max (perso je dirais 80%). Ce n'est jamais agréable de se battre avec son instrument et le résultat en pâtit quasi tout le temps!
Je plussoie fafanad sur le fait qu'on ne monte pas sur scène (pour moi en tout cas) pour épater la galerie, on vient faire de la musique, partager quelque chose avec le public, exprimer sa sensibilité, se faire plaisir. On est pas devant un jury de Conservatoire pour justifier d'un certain niveau (enfin ça peut arriver mais là les pétoches c'est puissance 10!!

).
Il faut bien se mettre en tête que à part les quelques musiciens du public, le reste des gens est là pour de la musique, pour des émotions. Donc on se calme et on se fait plaisir, si c'est communicatif tant mieux, sinon tant pis au moins on aura donné le max. Le mieux pour se préparer et arriver au taquet est de prendre son didge dans un coin avant le concert et de souffler un petit quart d'heure tranquille, sans forcer, pour réveiller tous les sens et chauffer l'instrument. Certains ont des petits rituels qui peuvent mettre en confiance (Petit instant méditatif, étirements, pompes, incantations, sacrifice de vierge rousse, aller aux toilettes.....

). Le but étant de transformer le trac en excitation et en énergie! Et aussi d'évacuer le repas qui peut être gênant et déstabilisant si pris trop proche du concert! (rototos et compagnie

)
Perso j'ai plus le trac quand on joue devant 20 personnes que devant des milliers, l'exercice du public intime est je trouve le plus difficile.

d'autant plus quand il s'agit d'un public de connaisseurs (d'où la difficulté des scènes libres

). Et on a beaucoup moins les pétoches à plusieurs que tout seul, ça c'est sûr!
Bref on est là pour se faire plaisir, partager de la musique et pis voilà!
Bon après Jacques Brel vomissait avant chaque concert donc bon, même les meilleurs ont le trac, ça fait partie du binz je crois! Il faut arriver à se transformer une fois sur scène et lâcher prise.
Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : mar. 27 nov. 2012, 22:44
par Sagouin
Sans trac sent traque cent patatracs
Hey dites: la gniole OK mais avec modération

genre avant la scène libre d'RVO et ses heures d'attente ...

Re: Pétoche, Trouille, Gloups, le TRAC, quoi...
Publié : mer. 28 nov. 2012, 15:01
par Vince
batman a écrit :Plus on est préparé moins le trac viendra nous casser les bonbons....Le mieux quand on joue des morceaux prédéfinis est bien sûr de les répéter assez de fois pour être vraiment à l'aise avec. Comme l'a dit Vince, être à l'aise c'est ne pas trop chercher la difficulté, se situer en deça de sa capacité max (perso je dirais 80%). Ce n'est jamais agréable de se battre avec son instrument et le résultat en pâtit quasi tout le temps!
Je plussoie fafanad sur le fait qu'on ne monte pas sur scène (pour moi en tout cas) pour épater la galerie, on vient faire de la musique, partager quelque chose avec le public, exprimer sa sensibilité, se faire plaisir. On est pas devant un jury de Conservatoire pour justifier d'un certain niveau (enfin ça peut arriver mais là les pétoches c'est puissance 10!!

).
Je ne peux que plussoyer à ce que "The Dark Knight" vient d'écrire.
Jouer en public c'est avant tout avoir envie de communiquer quelque-chose. De plus les néophytes se foutent de savoir si tu maitrise telle ou telle technique, du moment que çà sonne bien et vrai.