Belisama a écrit :ré la mi avec la note plus grave en ré ?
Yep. Mais comme tu le remarques, il n'y a pas d'accordage unique : si les notes de Ré, La et Mi reviennent tout le temps, leur enchainement est très variable.
Belisama a écrit :Au niveau du style de jeu j'ai vu qu'ils utilisaient beaucoup en double corde, avec une corde bourdon et beaucoup d'ornementation au niveau du doigté :?
Oui... Je ne sais pas si tu connais un peu les instruments à cordes frottées du bassin méditerranéen (lyra grecque, gadulka bulgare, lira calabraise, rabel de Cantabrie, etc), c'est toujours le même principe.
L'instrument se tient verticalement, en position
da gamba posé sur les genoux ou à bout de bras (ce qui limite un peu la virtuosité du joueur, mais on le voit souvent sur les anciennes cartes postales).
Il y a toujours au moins deux cordes frottées, parfois trois : l'une des cordes est frottée à vide et sert de bourdon, la ou les autres cordes sont crochetées avec le bout des doigts ou les ongles (c'est plus précis). Lorsque deux cordes sont jouées ensembles, il est possible de faire entendre une polyphonie avec deux lignes mélodiques parrallèles (à la quarte ou la quinte selon l'accordage desdites cordes) si les doigts touchent les deux cordes de la même façon, ou deux lignes mélodiques séparées si les doigts ne touchent pas les deux cordes de la même façon (mais ça demande pas mal de technique, forcément).
La difficulté de jeu de la kemenche consiste donc, tu l'auras compris, à pouvoir développer un jeu polyphonique tout en gérant à côté de cela coups d'archets, les changements de corde et les ornements (qui sont nombreux : trilles, petits variations... un peu comme ce qui se fait chez les cornemuses).