Bonjour à tous,
Un réaction tardive aux derniers échanges:
- @Nikolans : le point commun que je trouve entre le yoga et la pratique chamanique (tous systèmes confondus), c'est l'expérience directe. Et toute cosmogonie, ou éléments cosmogoniques, qui permet de comprendre, d'intégrer et d'affiner ce qui se passe en soi dans l'enstase ou l'extase, est le bienvenue. Personnellement, si ma pratique au tambour provoque une forte chaleur quelques centimètres sous le nombril, ou dans mon plancher pelvien, je n'ai aucun scrupule à zieuter du côté de l'anatomie énergétique védique.
Ce que tu dis sur la différence entre les schémas énergétiques de l'Ayurvéda et ceux de la médecine chinoise est très vrai: cela démontre, pour moi, que si la réalité ressentie par l'expérience directe est la même pour tout le monde, son interprétation, elle, dépend beaucoup des acquis culturelles dans laquelle elle s'opère. Du coup, c'est à chacun de choisir si un cadre traditionnel lui convient (avantage: un cadre qui a fait ses preuves depuis longtemps; inconvénient: un cadre restrictif et souvent figé) ou s'il préfère aller piocher dans plusieurs cadres (avantage: bcp plus de liberté et de créativité pour rendre compte de son expérience directe; inconvénient: risquer de repasser encore et encore par des écueils que des cadres traditionnels permettraient d'éviter).
Chacun est libre de créer sa propre cosmogonie, à partir du moment où elle est utile et où elle fonctionne. Comme Bruce Lee disait, "rejette ce qui ne te sert à rien, garde ce qui t'est utile. Utilise le non-chemin comme chemin".
Là où je te rejoins complètement, c'est qu'en mélangeant tout, le yoga, comme les arts martiaux ou autre, et le chamanisme c'est pareil, la pratique a tendance à se dénaturer.
Ce n'est que mon avis. Les pratiques néochamaniques que j'ai pu croiser ne m'intéressent pas, la plupart du temps. Tout comme les pratiques de yoga qui mélangent védisme, ésotérisme et gymnastique.
Le chamanisme que je suis allé cherché a des racines essentiellement traditionnelles, même si c'est une synthèse.
Le yoga que j'ai pratiqué était védique.
Par contre, les arts martiaux que je pratique son purement des synthèses, et ont coupé les ponts avec leurs traditions d'origines.
Chacun ses choix, en conscience.
C'est une question de choix: si la cosmogonie liée à la pratique qui m'intéresse me parle, alors peu importe qu'elle soit purement traditionnelle ou néo-quelque chose... tant qu'elle me parle, qu'elle me guide dans mon expérience directe des états modifiés de conscience... bref tant qu'elle m'est utile et
qu'elle ne menace pas mon autonomie spirituelle et mentale.
Et +1 sur ce que tu dis de la différence entre chamane et yogi. Je suis entièrement d'accord.
- @Madoc: oui, le chamanisme c'est aussi et surtout le contact avec les essences spirituelles autour de nous... et l'instrument en a une, c'est clair ! Mais là aussi, chacun ses croyances
Tu dis : "il faut faire attention au états de conscience modifié ". Je pense qu'il faut faire surtout attention au cadre et à l'encadrement à l'intérieur duquel on les expérimente: la cosmogonie de celui ou celle qui nous y invite, et son parcours et son orientation.
C'est pour cela d'ailleurs que j'ai du mal avec le néo-chamanisme: le cadre créé autour de ces pratiques est tellement nouveau, en général, qu'il est difficile d'en estimer les effets à long terme. Alors que les approches traditionnelles ont fait leurs preuves depuis des centaines d'années... et on peut facilement voir leurs effets (il n'y a qu'à voir comment ceux qui les pratiquent s'intègrent dans leur communauté: guerres chamaniques ou pratiques thérapeutiques ???)
C'est comme choisir un bon psy: il faut sentir qu'avec ce qu'il/elle nous propose, on avance et on s'allège, sinon, ça rime pas à grand chose, et en effet, ça peut être dangereux, si on renonce à son autonomie spirituelle.
Amitiés
Lionel