J'ai du mal à te suivre sur ce coup-là Alex... venant de quelqu'un qui a autant bossé pour enrichir le son de nos bouts de bois, je comprends pas ta position.
-est ce qu' on a toujours besoin de 'plus' pour exprimer ce qu' on a a dire... ?
Dans les longs didges y a plus que de la technique, comme tu le dis y a tout un joyeux bordel à l'intérieur et c'est des nouveaux horizons sonores, encore embrumés parce que c'est très très jeune et pas toujours au point.
Ça peut avoir l'air d'une considération technique, alors "oui y a plein de nouveaux sons mais est-ce qu'on en a besoin ?" c'est pas très ouvert comme question.
Faut voir aussi d'où vient l'inspiration, de mon côté c'est la richesse sonore du didge qui m'a attiré au tout début, et qui continue de me pousser et de m'inspirer.
C'est comme si je disais que tu t'acharnes pour rien à régler les harmoniques de tes didges, et qu'après tout on peut très bien exprimer des choses avec des harmoniques bancales. Alors oui et non... moi qui suis un mordu des harmoniques, quand je prends un didge comme le Do de Gauthier, un mago grave, ou un bon Bruce Rogers bien gras avec 1000 harmoniques qui chantent en même temps, je pars loin.
Et une fois perché je sais pas où, la question de l'expression elle se pose pas. Qu'est-ce que j'ai à dire ? je vois des choses et je les raconte. Il se passe des choses, plein de choses, et d'une façon ça forme des histoires, mais on peut pas les retranscrire en mots parce qu'elles viennent de bien trop loin.
Je prends vraiment du plaisir avec un didge quand je peux m'effacer, et c'est autant le didge qui raconte à travers moi, que l'inverse. C'est un état de transe, qui lie l'humain au son et là il se passe des choses fantastiques et inexplicables. Et plus le didge a de choses à raconter plus je peux me rapprocher de cet état.
Quand le son du didge m'inspire pas, ou que j'y suis pas assez réceptif, je reste bêtement scotché sur terre, j'ai pas grand chose à raconter alors ma mémoire va aller taper un peu au pif dans quelques rythmes qui traînent dans un coin de mon crâne... et ça donne ce qu'on sait, c'est pas bien joli et ça exprime effectivement pas grand chose.
Heureusement que les crafters ne se sont pas dit "ouais bon des harmoniques partout ? boaf, ça passera, on en a déjà assez comme ça"...
Pour les longs didges c'est la même chose, on apporte de nouvelles richesses dans le son, et c'est toujours bon à prendre même si ça peut déconcerter. D'autant que si le didge contemporain est un enfant, le long didge est un fœtus... de bons longs didges y en a très peu.
Bambi premier du nom, mes 8m de PVC, je le joue plus. Le PVC atteint largement ses limites et tremble de partout, ce qui bouffe une partie du son... ce qui ne l'empêche pas d'avoir certaines richesses, mais je suis comme toi curieux de voir ce que seront les longs didge dans 20 ans.
Et par longs didges d'ailleurs je parle pas que des monstres monstrueux, rien que dans un didge de 2m50 y a des sacrés trous de ver !
Alors à ta question "est-ce qu'on a besoin de plus pour exprimer ce qu'on a a dire ?" je te réponds NON, j'ai tout ce qu'il me faut sous la main pour partir dans le cosmos et raconter un peu ce que j'y vois. Par contre donne-moi plus de sons et j'y partirai encore plus loin, et plus facilement
