Bon, je suis le fil de cette conversation depuis quelques jours... Il faut dire que j'hésite toujours à intervenir sur ce style de sujets sensibles sur certains aspects.
Tout d'abord, j'aimerais, Rudy, que tu me commentes un petit peu ces quelques lignes:
rudy de lyon a écrit :effectivement beaucoup, à part Paris, était au commencement pour développer le didgeridoo.
Les priorités et états d'esprit n'étaient pas les mêmes à l'époque.
:6:
J'espère mal comprendre ta phrase, j'espère que tu as fait une faute de syntaxe ou que tu as oublié un mot, car en effet, si tu penses sincèrement que "Paris" n'a rien fait dans le milieu du didg dans ce que tu appelles "le commencement", je crois qu'il est plus que grand temps que les choses soient mises au clair...
Quant aux priorités et à l'état d'esprit du didg, même réflexions de ma part : qu'en sais tu?
Je ne sais rien de toi, dans ton histoire du didg : comment l'as tu rencontré , et depuis combien de temps tu en joues... Je ne sais pas si tu as toujours habité à Lyon... Peut être que tu n'as pas pensé au fait que le didg a mis du temps à se répandre d'un bout à l'autre de la france... Quand on sait qu' en allemagne, ça s'est démocratisé environ une dizaine d'années avant la france, on se demande bien pourquoi ça a mis autant de temps pour traverser la frontière!!!
Pour ce qui est de la fédération en soit, l'idée est bonne, mais en même temps, un bon nombre de questions me viennent à l'esprit...
En vrac :
(attention, je sais que je risque de déranger certains par mes propos, mais néanmoins, je pense que nous pouvons ici librement échanger sans animosité aucune...)
Nous savons tous que les objectifs et intérêts de chacun diffèrent face au didg, comme explicité par Rudy, certains n'ont peu ou pas d'intérêts pour la culture aborigène, alors que d'autres s'y sont jetés à corps perdu et présentent une connaissance qui me laisse sans voix... Musicalement parlant, il y a ceux qui sont de passage dans cette histoire, et d'autres pour qui c'est une histoire de vie... Déjà; difficile de concilier les attentes et désirs de chacun, mais bien entendu, cela reste tout à fait réalisable si la fédération ne se réclame pas comme étant élitiste... Et que les membres actifs restent conscient de cette donne, et à l'écoute...
Ensuite, à définir clairement quels en seraient les tenants et les aboutissants... Des idées avancées par Raf, comme des reportages, articles, comptes rendus (vous appelez ça comme vous voulez), objectifs, à savoir, sans jugement de la "rédaction", mais plutôt comme un état des choses me paraissent vraiment intéressants... Ensuite, des évènements itinérants, mis en place par la fédération, et par la suite récupérés par les différentes assos pourraient être sympa : une expo allant de ville en ville, concerts et conférences... Personnellement, pour m'être il y a quelques années penchée sur la question, une idée me taraudait : ouvrir une sorte de centre culturel autour du didge et de la culture aborigène avec médiathèque, évènements, magasin, lieu d'accueil et de rencontre... Mais la question géographique me posait un véritable problème... Rester accessible au plus grand nombre... Pour tout vous dévoiler, j'étais à l'époque à paris et ne pensais pas en partir à part pour me retrouver à l'autre bout du monde... J'avais donc même pensé à un hébergement pour les joueurs de passage dans la capitale... Beau projet, mais qui, même si développé au sein d'un squat artistique (on pouvait encore y penser il y a quelques années), demande de l'argent, et comme souligné par Raf, notamment pour les salaires, car vous imaginez bien qu'un tel lieu ne peut être mis en place par simple bénévolat... Et sans partir dans mes délires utopistes,
un projet de fédération demande une rigueur et un investissement considérable au point de vue du temps, et par expérience, un tel projet, par cohérence, ne peut être entretenu par des personnes, aussi engagées soient elles, qui sont dispos par intermittence... Alors, là, se pose un point sur lequel il me semblerait que nous ne soyons pas d'accord : qu'est ce qui vous ennuie tant à en tirer des salaires, à partir du moment ou s'est fait intelligemment et honnêtement? Comme annoncé dans le post "airvault = ma leçon de vie" initié par raf, je pense que tout un chacun rêve de vivre de sa passion... Beaucoup d'entre vous semble penser qu'il est impensable d'en tirer salaire pour question d'éthique... Vous pensez aux workshops initiés par les blancs? Je vais par exemple citer quelqu'un qui a une place importante dans mon coeur, et que toutes et tous connaissent et apprécient : Lies... Elle vit de cela, elle est connue et reconnue, notamment auprès des full blood didg masters... C'est une femme on ne peut plus honnête, qui vit de sa passion, monnaye son jeu, et qui respecte infiniment les aborigènes... Ca vous choque et ça vous dérange? Si quelqu'un me dit que oui, je crois que je serais la première à tomber des nues... Alors pour continuer, j'espère bien qu'aucun d'entre vous ne tire bénéfice de cette culture qui n'est pas la sienne : qu'aucun d'entre vous ne fait de workshops ou concerts en étant rémunéré, qu'aucun ne vend ses albums ou didgs qu'il fabrique, et qu'aucun d'entre vous n'a été embauché par son asso qui promeut le didg...
C'est triste à dire, mais nous sommes dans une société qui ne tourne pas sans fric... Les beaux projets se font avec de l'argent, le festival se fait avec de l'argent... (cf le post "festival en déficite."...)
Après, si cette fédération n'est pas là pour mettre la barre plus haut qu'elle ne l'est déjà au sein des assos qui font ce qu'elles peuvent avec leurs budgets, à quoi bon?
Reste aussi la motivation dans le temps de membres actifs, et notamment la sincérité, l'impartialité et le charisme, pour citer Rudy, d'un leader qui serait à la tête de ce beau et incroyable projet...
Du fond de mon coeur, j'en ai toujours rêvé, mais j'ai aussi toujours conscience de la difficulté de mettre en place une telle aventure... Bon courage... Mais je pense que l'on va en débattre, et débattre encore, et qu'il sera bien difficile de tomber tous d'accord...
Raf, un petit message pour toi : je rejoins Lich à 200%, et moi aussi, ça me plairait de constater que tu viennes sur le festival pour le simple plaisir d'y être, avec ton didg préféré pour jammer, même si la pilule est difficile à avaler... Car au fond, ce qui nous lie tous, c'est cette incroyable passion commune, n'est ce pas?!
Et oui, Airvault reste le meilleur endroit pour se retrouver car c'est tout de même le seul point de ralliement que nous avons... Je dis ça, et je ne pense même pas pouvoir venir... Mais c'est une autre histoire...
Good vibes...