Bonsoir,
Sagouin:
Mmmm, l'entrance

, rendez-vous en live dans mon humble demeuré si tu veux palper ce qu'est du sagouin non maîtrisé en mode "lâche le contrôle"

, jusque là les auditeurs d'FD n'ont écouté que de l'aseptisé innocent pour ondes publiques diffusatoirement entendiques

Ca me fait penser à un praticien chamanique français, Laurent Huguelit, qui dit en gros:
"les chamans sont des plouc: si vous voulez les repérer dans une soirée, même dans les communauté trad, c'est simple: c'est eux qui pètent, qui rotent et qui se bourrent la gueule !"
(pour ce qui est du bain nu en rivière, il en parle pas, désolé... :p)
plus sérieusement, le non maîtrisé en mode "lache le contrôle", ça doit animer une soirée ça !
Et pis pardonnez mon statut de jeune novice, mais un poot c'est quoi ?
Nikolans:
Je trouve le Yoga très rationnel, c'est pour cela qu'il fait partie de ma vie, bien sur, il est bien sûr plus que simplement rationnel. Mais il l'est dans le sens, où tout d'abord nous faisons l'expérience du corps physique, concret, nous ressentons le plaisir, la douleur, la détente... nous ressentons le mental, l'intellect, notre faculté à prendre des décision à raisonner ...nous ressentons notre corps émotionnel, la joie, la colère, la peur... nous ressentons aussi un côté que l'on peut dire pour les laïques, intuitif, nous vibrons, nous devinons, nous anticipons, nous avons la sensation d'être plus qu'un simple corps faisant partie d'un tout. Mais ce dernier point est bien plus dur à ressentir, il faut affiner ses sensations, s'affranchir de nos nombreux conditionnements.
Ouaip, forcément, ça vient de l'Inde... et ça a été affiné et raffiné depuis peut-être même l'époque de
Mohenjo Daro (dessins dans les ruines qui rappelleraient des pratiques d'asanas), c'est à dire un sacré bout de temps...
Points communs et différences avec la chamanisme tel que je le pratique: nous on se sert d'entrée de cette qualité disons plutôt féminine (imagination, sensibilité, intuition) pour voyager mais on travaille aussi beaucoup sur l'enracinement (le côté plouc dont je parle plus haut, hihihi), parce qu'on peut partir aussi loin qu'on veut, l'enjeu c'est de toujours revenir. On peut aller chercher les infos qu'on veut, si elles ne servent pas au mieux vivre dans ce monde-ci, ça sert à rien.
Mais, si on part d'entrée sur l'aspect intuitif, si on peut le faire (sans forcément passer par le parcours yogique corps-émotions-mental-vibration), c'est grâce à l'instrument et au son. ceci dit, ces différences en font des pratiques complémentaires plus que des concurrentes. Je suis sûr que c'est mon expérience des asanas, du pranayama et de la méditation qui fait que j'ai beaucoup de facilités pour voyager au tambour....
On peut très bien lié cette pratique du Yoga et utiliser la puissance vibratoire du didg!
Tout est là il me semble: si on les lie, c'est comment et pourquoi... et cette puissance, elle s'explique comment ?
Si je passe par un cadre chamanique, je risque de vous rebuter encore plus, parce que c'est difficile de parler de chamanisme sans parler d'esprits. Je vais essayer.
D'abord, on peut considérer que dans la pratique, les esprits sont intérieurs, des forces bénéfiques de notre inconscient.
Si on va plus loin, et qu'on considère qu'ils sont extérieurs, encore faut-il se détacher de notre cadre occidental cartésien: dans notre cosmologie, l'esprit est séparé ontologiquement (par essence) de notre réalité: ils sont "sur-naturels", n'appartiennent pas à la nature et sont, donc, comme Dieu pour nos religions, inatteignables. Or, dans beaucoup de cultures trad, non, les esprits sont naturels, et font partie de la même réalité que celle dans laquelle évoluent nos corps... et sont présents partout, même dans les objets. C'est pour ça qu'un sorcier (mauvais chaman) peut le voler, et qu'un bon chaman peut le récupérer... par exemple.
Sous cet aspect-là, la puissance vibratoire de la guimbarde ou du tambour vient de cette rencontre d'esprit à esprit entre soi et l'instrument... qui possède, bien sûr, un esprit. Celui-là même qui nous transporte.
(je parle pas du didge car apparemment, ce n'est pas forcément le cas avec cet instrument suivant les aborigènes).
Cette possibilité qu'ont les esprits d’interagir, c'est la définition, par exemple, du mana polynésien, c'est le moteur de la "magie" chamanique mais aussi du bon fonctionnement du corps, et du bon fonctionnement du lien social...
Ok, j'ai pris un peu de place pour parler de tout ça, aussi pour mettre en avant que du coup, c'est un peu dur de faire le lien avec le cadre yogique.
Pour finir, je trouve qu'en donnant des massages sonores (les bols sont utilisés depuis des siècles mais le terme massages sonores et assez récent et occidental, les lama et chamanes utilisaient les bols de façon spirituelles et thérapeutique mais avec moins de bol, c'était une façon de réharmoniser son corps) ont permet de ressentir directement la vibration à travers les cellules alors que d'habitude un massage c'est seulement le derme voir un peu plus les muscles profonds et un peu du coup les cellules mais bcp moins.
(je savais pas pour le lien entre bols et Mongoles. Ils sont quand même forts ces mongoles ! :p)
Je suis assez d'accord sur la profondeur des sensations que ce genre d'instrument peut provoquer. Ca me fait penser à Jérémy Narby qui parle de microscope électronique quand il essaye de créer un cadre rationnel pour essayer d'expliquer la profondeur de ses expériences à l'ayahuasca.
Bref le massage sonore je trouve amène même au plus cartésien un côté intrigant et un aspect spirituel direct, même les plus réfractaires par expérience arrivent à lâcher le mental. Après si on veut se couper de toute expériences et ressentis c'est possible mais alors on passera à côté de pleins de choses. Je fais des massages sonores depuis trois ans et j'ai vraiment des beaux témoignages, je ne me considère ni comme chamane, ni comme guérisseeur ou autre
Ouai, c'est ce que j'aime dans le tambour: ces instruments ont quelque chose d'universel, qui parle à quelque chose de profond en nous, et qui nous ouvrent, quelque soit nos résistances, à quelque chose de plus grand et de plus spacieux...
Universel, donc pas besoin de se considérer chaman pour utiliser leur vertu... d'ailleurs, en passant, c'est plutôt la communauté qui te donne le titre (de chaman), pas toi-même... dans beaucoup de sociétés trads, peu s'y aventurent (se donner le nom de chaman, ou quelque soit l'équivalent local), parce que c'est quand même une sacré responsabilité (si la chasse ou la récolte n'est pas bonne, ou la communauté se délite, c'est vers le chaman qu'on se tourne, et rarement avec des yeux débonnaires

...)
Maintenant, au sujet de ta citation que tu avais mis dans un autre post et que j'aime beaucoup:
déjà, elle est de qui ? Elle est vraiment intéressante. (bon rappel sur l'humilité qu'on doit avoir face à la souffrance des autres et au lien qu'on peut établir avec).
Elle me fait penser à pleins de trucs que dit
Olivier Chambon (psychiatre à Lyon) sur les rapports entre la cure psycho-thérapeutique et la cure chamanique (Dans "Psychothérapie et chamanisme"), un livre passionnant ! Bon, après tout ça, y'a plus qu'à aller se coucher... et au fait: le poot c'est quoi ?
Kali
Mieux vaut porter des chaussures que de chercher à recouvrir la surface de la terre de cuir.
(proverbe de fainéant)...