France Didgeridoo

Et pour plomber la galette, le digeo!

Qui c'est ki alimente en énergie le serveur net de F.D.?

Ninogurr ki pédal sur son tricycle?

venez prendre le relais car le feu à bois ralentit et mon pain lève moins bieng!!!

Bon, j'ai l'impression qu'on mélange tout ici. Travaillant dans le domaine de l'environnement et plus particulièrement de l'assainissement je me permet d'intervenir.

En ce qui concerne la facturation des eaux de pluies je crois qu'il y a mélange des genres. La facture d'eau est basée sur la consommation d'eau potable : le coût de l'eau est répercuté en fonction du mètre cube consommé. C'est ce que l'on appelle le prix de l'eau, un prix très porteur pour nos Elus locaux.

Dans ce prix de l'eau est compris les coûts de production d'eau potable, l'amortissement en eau potable et en assainissement (l'argent qu'on met de côté pour reconstruire les usines et/ou réseaux), les coûts d'exploitation de la station d'assainissement, le remboursement des emprunt (l'amortissement est rarement suffisant), le FNDAE ( Fonds National pour le Développement des Adductions d'Eau qui est une sorte de Fonds de solidarité permettant des subventions via les Agences de l'Eau). Bref, ça c'est la partie facture de l'eau.

Pour les eaux de toitures, qu'on appelle "eaux grises", le texte de référence est la Loi n°2006-1772, Loi sur l'Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006. Elle stipule qu'une taxe peut être instaurée par le maître d'ouvrage ayant la compétence eau potable/assainissement après vote de l'assemblée délibérante. Sont concernés les propriétaires d'immeubles. La taxe peut être votée à hauteur de 0,2 Euros maximum par m² de toiture relié au réseau de collecte des eaux usées.

Pour la récupération des eaux de toitures, c'est tout à fait autorisé. La Loi sur l'Eau du 30 décembre 2006 a instauré un crédit d'impôts pour favoriser la récupération de l'eau de pluie. L'arrêté d'application paru le 21 août 2008 fixe les conditions de récupération et d'usage de l'eau de pluie provenant des toitures. Il est spécifié qu'il faut un réseau interne bien disctinct : pas question de mélanger l'eau potable avec les eaux de toitures. D'où la nécessité d'installer un disconnecteur sur le réseau d'eau potable dans la maison.
Et là je rebondi sur la vidéo : cet homme récupère de l'eau de pluie mais ne dispose pas d'eau potable. Que consomme-t-il pour ses besoins alimentaires? L'eau de pluie n'est pas synonyme de potabilité.

Afin de ne pas perdre l'information, je fais un deuxième post. Maintenant, les boues.

Les boues :

Il existe plusieurs filières pour ce sous produit de l'assainissement :

:arrow: la valorisation en agriculture.
Cette valorisation est encadrée : un cadre réglementaire strict a été mis en place par le décret du 8 décembre 1997 et l'arrêté du 8 janvier 1998. Si la quantité de matière sèche est supérieure à 3 T/an ou si la quantité d'azote est supérieure à 0,15 T/an, un plan d'épandage doit être réalisé. Il s'agit d'un document identifiant la nature de la boue (analyses à laclé) pour s'assurer de ses valeurs agronomiques et de l'absence de "métaux lourds"/ Les parcelles où sont épandues les boues y sont identifiées. Ce document doit être soumis aux services de Police de l'Eau compétents.

:arrow: l'incinération.
Une filière très coûteuse. Soit les boues sont incinérées seules si leur siccité est supérieure à 20% (taux de matières sèche) soit avec des ordures ménagères (co-incinération possible seulement si les boues ont une siccité supérieure à 10%).
Cela nécessite un prétraitement à la station d'épurationque l'on appelle déshydratation. Les boues subissent d'abord une floculation voire une coagulation/floculation. Les produits utilisés pour la coagulation sont le plus souvent des sulfates d'aluminium ou du chlorure ferrique. Pour la floculation il s'agit de polymère. La cogulation favorise la formation de flocs (amalgames) et la floculation leur précipitation. Ensuite, ces boues sont déshydratées : table d'égouttage puis filtre à bandes ou centrifugeuses ou filtres presse.

:arrow: mise en décharge.
Techniquement la décharge est un CET (Centre d'Enfouissement Technique) de classe 2. Seules les boues ayant une siccité supérieure à 25% peuvent être acceptées.

:arrow: compostage.
Alternative pour la valorisation agricole.

Il existe d'autres filières plus marginales. L'une d'entre elle est l'oxydation par voie humide qui est très groumande en énergie et très coûteuse en investissement. Elle ne peut être mise en oeuvre que sur les très grosses stations et est réalisée sur site.

Et maintenant le dernier volet : les stations d'épuration.

Toutes les stations ne consomment pas nécessairement de l'électricité pour fonctionner...

Il existe deux grandes familles de stations (STEP) :

:arrow: Les station dites "intensives"
:arrow: Celles dites "extensives"

Je vous invite à lire le FNDAE n°22, il vous présentera en détail les filières que je vais évoquer dans la suite de ce post. Il s'agit d'un document plutôt technique, pas forcément adapté au grand publique. Toutefois, si jamais le sujet vous intéresse, je me tiens à votre disposition pour des éclaircissements.

Je vous propose quelques explications simples

STEP extensives:
- lagunage naturel : après un prétraitement sommaire, l'eau circule dans des bassins successif pour être épurée naturellement avant d'être rejetée au milieu naturel. Temps de séjour : 2 mois. Consommation énergie : 0
- lagunage aéré : même principe mais avec une turbine d'aération dans le premier bassin. Temps de séjour : 2 mois. Consommation d'énergie liée au fonctionnement de la turbine
- filtre à sable à surface libre ou à surface enterré : l'eau subit un prétraitement un peu plus élaboré via un décanteur digesteur ou une fosse toutes eaux puis va gravitairement (sans énergie) dans le massif filtrant. Dans le premier étage, il y abattement de la pollution carbonnée, dans le deuxième de la pollution azotée. Temps de séjour : 1 à 3 jours. Consommation énergie : 0
- filtre planté d'hélophytes (roseaux) : même principe que le filtre à sable à surface libre sauf que le massif filtrant est planté de roseau (choix technique lié à la granulométrie du sable et le décolmatage lié au système racinaire des hélophytes favorisant l'oxygénation de la biomasse du filtre). Temps de séjour : 1 à 3 jour. Consommation énergie : 0
- lit bactérien : même principe que le filtre à sable sauf que le deuxième étage est constitué de ce que l'on appelle un lit bactérien (voir le FNDAE 22) : consommation d'énergie par des pompes d'alimentation et de recirculation. Temps de séjour : 1 à 3 jours
- disques biologiques : même principe que le filtre à sable sauf que l deuxième étage est constitué de disques où se développe un biofilm (voir FNDAE 22). Consommation d'énergie pour faire tourner le tambour des disques biologiques, pour les pompes d'alimentation et pour les pompes de recirculation. Temps de séjour : 1 à 3 jours

STEP intensives :
- essentiellement des boues activées et le plus souvent de type aération prolongée (voir le document du CEMAGREF en pièce jointe). Le temps de séjour est de 20 heures. La consommation d'énergie est léie au pompes d'alimentation, de recirculation, aux turbines et/ou surpresseurs, ... la liste n'est pas exhaustive

Le choix de la STEP est lié au milieu naturel et au nombre d'habitants qui seront raccordés.

[ot]Je vous prie de m'excuser pour cette intervention. Je fais un peu comme la confiture : moins en a plus on l'étale. Je voulais juste apporter des précisions qui me semblaient nécessaires pour faire avancer le débat de manière constructives.

Je suis d'accord pour s'orienter vers des modes de vies plus "durables" mais il ne faut non plus tomber dans le jusqu'au boutisme. Pour ceux qui sont vraiment intéressés par la question de vivre plus intelligemment, je vour propose de jeter un oeil à la démarche HQE .[/ot]

[ot]Je suis d'accord avec DPM : l'énergie est un secteur clé et la privatisation n'est pas une solution adaptée à mon sens non plus. Il faut savoir que c'est l'argent du contribuable qui a permis à nos installations d'être à la pointe du nucléaire. Et maintenant on refile tout au privés qui n'ont pas eu à risquer les investissements ou la recherche...[/ot]

ouah!

tiens, une conscience éveillée à l'air du lmit qui appelle?

lagunage, le début de l'à venir???

en tous cas je suis d'accord: profuse cette idée, je dors et demain je lis pour te donner mon avis sur ta doc en ligne.

ça va être dur de ne pascontinuer à me convaincre, et en MP je parle aussi...

Haute Qualité Night

Je préfère que tu lise les documents avant de commencer le débat. Je ne suis absolument pas d'accord avec toi pour "lagunage, le début de l'avenir". Je crois qu'il faut prendre conscience des limites de ce process et des exigences réglementaires liées à la nature du milieu dans lequel les eaux traitée sont rejetées.

Ce qui me fait peur depuis le début de ce thread, ce sont les raccourcis. Essayons de voir le problème dans son ensemble avant de tirer des conclusions hâtives.

Si tu le souhaites vraiment, nous pouvons continuer par MP. Toutefois, je pense que cela pourrait intéresser d'autres personnes.

on est bien d'accord sur la nécessité de lire d'abord!
"l'à venir" est un jeu de motd douteux sur la direction que certains aimeraient bien nous voir prendre...
et bien sûr que je suis pour un forum, histoire que nos ébats soient accessibles publiquement.
C'est un peu tard mais en passant BON APPETIT.

TO BE CONTINUED, LA BALADE DU CHIEN AVANT...

Merci Le Bourdon pour ces post, en effet ils peuvent intéresser plus d'un.

Juste pour faire un peu de pub pour la boite de mon frère: http://www.ecologisconseil.fr/

C'est un boite de conseil pour faire un bilan énergétique de votre habitat et voir ce qu'il est possible d'améliorer en fonction de vos moyens et des possibles aides financières...

Ils sont indépendants (trois potes...) et donc n'ont aucun intérêt dans tel ou tel investissement ou produit.

Bref si ça vous intéresse regardez leurs prestations

Merci pour la remise a plat le bourdon :1:

Je ne peux que remercier cette somme érudite d'information (qui apparemment viennent de l'intérieur ce qui est d'autant plus intéressant).
Le bourdon sortirait-il un temps de sa tanière? :4:

"quand le bourdon va tout va!"

Bien d'accord avec tout ça, en plus le doc "cemagref" est très clair et vulgarise parfaitement le système.

Pour en revenir à tes propos je ne remets pas en cause le plus important: le retour à une qualité de l'eau qui permet le retour de certains biotopes en voie de disparition,
et j'en profiterai pour signaler que c'est parfois dans des endroits reculés dits vierges que l'on ne chope aucune truite par exemple, la faute au tout à l'égoût dans le torrent comme cela se pratique parfois dans des petits villages. (si vous me croyez pas je vous file l'adresse de ruisseaux en MP, dont des petits bras se jetant dedans en sont gorgés!!)

Ceci dit il arrive que dans de très grandes villes, parfois à visée écolo (genre je me présente aux présidentielles et je dépénaliserai pour ne citer que ce bon vieux pére Noel, puisque les mesures ont été effectuées officiellement et sous contrôle), après mesures effectuées sur une année, les taux de mercure, arsenic sont suffisemment imortants (500g de chaque dans l'eau, il nous a été impossible d'accéder à une mesure des cheminées d'incinération!!) d'où le fondé de ma remarque (je ne cherche pas la guerre) sur l'utilisation citoyenne de produits de consommation respectueux à la base, plutôt que de jurer par la technologie à toute épreuve.

Je ne suis pas contre les step, cependant un comportement individuellement réfléchi à la base permettrai d'aider encore plus, non?

et je préfère lire une tartine informée C sûr, merci Bourdon

d'ailleurs je ne cracherai pas sur une info quant à l'oxydation par voie humide...

Je ne sais pas si vous saviez, mais le Sénat peut aussi être une source d'informations techniques : OVH

F4R537KTP09 a écrit :Le bourdon sortirait-il un temps de sa tanière?

Disons que je suis de très loin le forum. Il fut un temps où je postais en moyenne 10 messages par jour. Participant aux débats. Donnant des avis techniques sur le didgeridoo (ça paraît pas mais je me démerde). Postant parfois même des compos (si, si!). Mais là, je préfère observer et n'intervenir que quand ça m'interpelle. Avec beaucoup de véhémence j'en convient.

éco no mie?

ainsi s'en est-elle allée...

Nino itou