
Constatant que je ne souffle plus que très occasionnellement dans un didgeridoo, et que d'autres projets vont me demander de débloquer un peu d'argent, j'ai pris une grande décision : je vais revendre l'intégralité de ma collection de yidakis. Je vais ne garder qu'un didge contemporain, qui supportera mieux que je le délaisse pendant de longues périodes (alors qu'un yidaki demande d'être utilisé quand même assez régulièrement si on veut éviter les fissures).
Les instruments que je vends sont tous de très bons instruments. Ils viennent de commerçants réputés et je les ai toujours choisis après avoir testé la dizaine d'instruments à disposition : le didgeridoo était au centre de ma vie il y a 4 ans (un peu moins maintenant, j'avoue), et je voulais vraiment me faire une collection de bâtons d'exception.
Bref. Assez de blabla, et commençons par le premier : un yidaki en Sol# de Bruce Burrngupurrngu.

(Cliquez pour voir en plus gros !)
Caractéristiques :
Tonalité : Sol# (G#)
1er Hoot : Sol (G)
2nd Hoot : à venir ! Il faut que je teste.
Longueur : 128 cm.
Poids : 2,9 kg.
Ø embouchure : ovale, entre 2,8 et 3,4 cm.
Ø cloche : ovale, entre 7,6 et 10,3 cm (d'où un bon volume sonore).
Je l'ai acheté sur Serious Sticks il y a 3 ans (voir ici pour la fiche descriptive avec photos).
Pour moi, il s'agit d'un des meilleurs yidakis dans lesquels j'ai pu souffler. Point à la ligne. J'ai eu l'occasion de tester d'autres instruments du même genre, mais il leur manquait toujours un truc par rapport à celui-ci.
La backpressure est forte (mais pas excessive non plus pour un joueur habitué aux yidakis ou didges contemporains au dessus du Mi) et demande de pousser pour donner au yidaki toute son ampleur : mais une fois qu'on y est, quel son !
La note du bourdon est de Sol # : c'est aigu, on rencontre rarement des didgeridoos avec une note de bourdon aussi élevée (y compris chez les yidakis qui dépassent rarement Sol). Du coup le timbre est particulier, genre « très gros moustique », sec, un peu agressif, mais le yidaki garde beaucoup de basses ce qui atténue le côté éventuellement désagréable que pourrait avoir un bourdon trop aigu.
Le premier hoot est très facile à sortir et peut facilement être utilisé en cours de jeu.
L'une des raisons pour laquelle je l'avais choisi, c'est qu'avec la voix passive placée à la bonne hauteur, l'instrument « chante » d'une façon très impressionnante qui rappelle certains instruments traditionnels aigus de la région de Numbulwar (qu'on appelle des lambilpil, voir par exemple ici)
Vous l'aurez compris : forte BP, bon volume sonore, bourdon aigu au timbre qui débouche les oreilles... C'est un instrument pour ceux qui veulent du jeu musclé et rythmique, pas du méditatif ! (ça serait comme de vouloir bercer un enfant avec une tronçonneuse

D'un point de vue technique, le yidaki excelle dans le jeu traditionnel, qu'il soit à tempo moyen ou rapide (les techniques de freestyle à base de dith-du-du passent sans soucis). En ce qui concerne le jeu contemporain, ce bâton est fait pour un jeu avec des attaques marquées (TaKa)... Par contre, un style mélodique avec des wobbles ne donnera pas de bons résultats, à mon humble avis.
Une vidéo de Barayuwa Mununggurr jouant sur ce bâton (on l'entend bien chanter avec la voix passive) :
Je posterai sous peu une autre vidéo de l'instrument (dès que j'ai l'appartement tranquille pour moi tout seul

Le fabricant Bruce Burrngupurrngu Wunungmurra est un ancien du clan Dhalwangu, spécialisé dans les yidakis et dont la réputation n'est plus à faire. L'instrument est travaillé très finement, avec une cloche aux parois bien minces (très typique de la production de Bruce).
Cerise sur la gâteau : il est peint magnifiquement à l'ocre avec un motif de nasse à poisson, typique du clan Dhalwangu.
Bruce a reconnu cet instrument comme étant de qualité cérémonielle (bunggulpuy, disent les Yolngus), ce qui indique qu'il s'agit d'un instrument de qualité à ses yeux. Pour être plus précis, il s'agit d'un yidaki typique des cérémonies de type Dhadalal, qui sont des cérémonies funéraires publiques dirigées par les clans de moiety Yirritja. Bref : ce n'est pas le genre de didgeridoo qu'on croise tous les jours.

(Vue de la peinture à l'ocre : cliquez pour l'avoir en plus gros !)
Le yidaki est comme neuf : il n'a jamais bougé de chez moi (j'étais trop paranoïaque pour le sortir en session

Je l'avais acheté 800 € il y a un peu plus de 3 ans. Comme toujours, je ne suis pas vénal et je casse les prix : je le remet en vente à 500 €. Non négociable : il en vaudrait nettement plus sur le marché, et en dessous, je préfère autant le garder !

Je peux livrer en main propre sur Paris, Dijon, Metz ou Nancy. Un envoi par La Poste est aussi possible, compter une 20aine d'euros de frais de port.