tatankas24 a écrit :merci messieurs
Désolé, c'est pas pour le plaisir d'être méchant qu'on fait ça (et encore, je trouve qu'on est resté plutôt posés... Cyril s'est déjà montré plus "véhément" par le passé dans ses réponses).
Après, c'est sûr que quand on pointe du doigts les problèmes et les incohérences, ça n'est jamais très agréable à entendre...
tatankas a écrit :bref je vais essayer de l emmener a ce forum pour qu il puisse repondre aux questions que vous vous posez
J'allais te répondre que je serais ravi d'avoir une explication courtoise et argumentée avec ce monsieur s'il venait sur le forum ; et je vois qu'il vient de poster un message, si c'est pas de la synchronicité ça...
Du coup : bonsoir Yves.
rouzic yves a écrit :C'est où les brouillons?
"Panneau de l'utilisateur" (en haut à gauche) -> Onglet "Aperçu" -> "Gestion des brouillons". Puis charger ou modifier le brouillon, selon ce qu'on veut en faire...
rouzic yves a écrit :En tout cas il y en a qui ne se prennent pas pour des petites merdes.....L'art est fait pour le partage...ces braves gens ne se sentent pas gèner d'utiliser leur instrument, ils ont l'autorisation ?
C'est justement là que le bât blesse : l'art aborigène n'est
pas fait pour le partage (c'est une conception des choses très occidentale). La culture aborigène est une culture où le savoir est cloisonné, on ne fait pas quelque chose si on n'en a pas reçu le droit.
Cela s'applique notamment dans le cadre de la peinture : un aborigène ne va peindre un motif que s'il en a hérité par les relations claniques (moiety ou clan parental) ou si un autre aborigène l'a autorisé à le reproduire.
Les aborigènes sont très à cheval là-dessus (c'est un point fondamental de leur culture) ; ils ont même intenté des procès - qu'ils ont gagné - contre certaines personnes lorsqu'ils estimaient que leurs motifs traditionnels avaient été recopiés sans leur autorisation.
Je te laisse jeter un œil
sur ce message qui fait un peu le point sur tout ça. Si tu n'as pas peur d'avoir de la lecture, je te conseille également de parcourir
ce topic ; 8 pages de débat parfois houleux sur cette question... et il y a pas mal de choses intéressantes y ont été dites.
En ce qui concerne l'usage du didgeridoo, c'est un cas différent : le didgeridoo est une chose publique et les aborigènes du Top End de l'Australie (qui sont les détenteurs de la tradition du didgeridoo) ne voient pas d'inconvénient à ce que les blancs en aient l'usage (voir
le Yidaki Dhawu à ce sujet). En revanche, il est formellement interdit de reproduire les manikays (les chants sacrés) joués au didgeridoo lors des cérémonies ; on touche au même problème que les peintures.
Bref, quoi qu'il en soit, le but était d'informer. C'est chose faite maintenant. Après, tu peux continuer à faire de la peinture en dot-painting et à reprendre des motifs picturaux aborigènes si tu en as envie ; chacun à sa conscience pour soi, ce n'est pas moi qui irait te lapider ni te coller un procès. Mais dans ce cas, par soucis de cohérence, tu ne pourras pas prétendre respecter les aborigènes et leur culture parce que tu sauras que tu es en train de faire quelque chose qu'ils désapprouvent.
Je tiens à préciser que je ne ne cherche pas à blesser qui que ce soit, ni à te jeter particulièrement la pierre (même si dans mon message ci-dessus, j'ai exprimé clairement et sans détour ce qui me dérangeait dans ta démarche). Lorsqu'on est un passionné, on peut facilement pécher par ignorance ou par excès de motivation... Tu ne serais pas le premier, très loin de là.
C'est d'autant que plus facile de se planter que la question du respect de la culture aborigène est vraiment très complexe, je m'y perds parfois moi-même. Et mon point de vue a radicalement changé en quelques années : avant, je ne voyais pas pourquoi on devait se plier aux règles préhistoriques d'un peuple vivant à des milliers de km de nous. Après avoir fait l'effort de me renseigner et maintenant que j'ai un pied dans ce milieu, je fais beaucoup plus attention à tout ça, mais tout en conservant du recul et sans tomber dans l'excès de zèle (pour ne pas me transformer en intégriste...).
De manière générale, il y a un principe de base que j'essaye de suivre pour faire les choses au mieux :
« ne fais pas quelque chose qui te mettrait mal à l'aise si un aborigène te regardait ». Si je ne peux te donner qu'un conseil : renseigne-toi, réfléchis-y, puis décide en ton âme et conscience en suivant jusqu'au bout les conséquences de ta décision.
