... Et bien, il avait parfaitement raison.Jockos a écrit :Coucou Utnapishtim, avec ce genre de problématique tu vas finir avec une forêt dans ton salon![]()

Voici la petite famille qui m'occupe pendant mon temps libre :
De gauche à droite, nous avons donc :
- Yidaki de Bulunggtij Wunungmurra
Bourdon : Mi b / Mi — Hoot : Mi / Fa
142 cm / 3,5 kg
Une petite bombe faite par Bulunggitj, le fils de Bruce Burrngupurrngu, alors qu'il devait n'avoir que 12 ou 13 ans ! L'influence paternelle est bien perceptible dans les peintures et dans la conception de l'instrument. Colonne d'air extrêmement serrée tout le long de l'instrument, petite cloche, d'où un timbre bien « compressé ».
Hoot super facile (le plus facile à choper de tous mes instruments). La backpressure médium-forte, associée au fort rétrécissement de colonne, facilite énormément la production des attaques de langue rapides et rapprochées (ce que j'appelle les "dith-dudu") que les jeunes Yolngus affectionnent. Un yidaki fait pour ce genre de freestyle.
- Yidaki de Djalu Gurruwiwi
Bourdon : Do# (quasiment parfait) — Hoot : Mi b
176 cm / 9,3 kg
Le fameux Djalu format mastodonte (en cas de doute sur sa masse, vous pouvez le comparer aux autres yidakis sur la photo) qui est passé entre les mains de plusieurs personnes du forum, et dont je suis le nouveau papa depuis un peu plus d'une semaine.
Il vient juste de finir son acclimatation, je ne l'ai pas encore apprivoisé. Mais du peu que j'ai déjà soufflé dedans, je peux dire qu'il a une excellente jouabilité vu sa taille : les -dith bien gras à la Djalu passent sans difficulté, la colonne d'air relativement large (sans surprise, c'est un Djalu) donne une belle ampleur à la voix passive et aux vocalises... Reste juste à apprivoiser le hoot, qui est un peu délicat à envoyer (l'embouchure large de 3,4 cm ne facilite pas forcément les choses) et travailler le coffre pour le faire sonner à pleine puissance !
- Yidaki de Mirarra Burrarwanga
Bourdon : Ré / Do# — Hoot : Fa
160 cm / 3,3 kg
Un yidaki récupéré d'occasion via le forum. Ce n'est clairement pas un yidaki avec une prise en main facile : l'embouchure est toute petite (entre 25 et 28 mm), et la backpressure faible-moyenne... Les joueurs débutants qui ont eu l'occasion de le tester n'en sortent en général pas un son ; quant à moi, il m'a fallu pas mal d'entraînement pour arriver à le dompter...
Cela dit, passé la surprise de ne pas avoir beaucoup d'espace pour articuler, et une fois les babines entraînées, on s'aperçoit que c'est un yidaki très confortable à jouer, presque 'reposant' : on peut en sortir tout plein de choses sans jamais forcer. Minimum d'efforts, maximum d'effets ! Je souffle dedans typiquement en rentrant le soir après une journée de travail, quand j'ai envie de me noyer dans les vibrations sans m'énerver.
Il est fait pour le jeu trad à tempo lent ou médium (on peut le pousser dans du rapide, mais au risque de perdre le bourdon sur certaines attaques un peu fortes). Avec la bonne tension de gorge, on peut également lui donner une petite voix aigrelette et chevrotante, à la façon des didges joués par Shozo sur Sleeping with a Ghost.
- Yidaki de Djalu Gurruwiwi
Bourdon : Fa — Hoot : Mi
156 cm / 3,6 kg
Acheté chez Didgeridoo Passion il y a un an et demi, j'en avais déjà parlé ici. Un Djalu bien équilibré, backpressure médium, avec un premier tiers assez étroit mais le yidaki conserve le son gras et tonitruant des instruments du clan Galpu. Le toot est en dessous de la fondamentale du bourdon, ce qui le rend super facile à atteindre (presque trop, parfois, il a tendance à "brouter").
Idéal pour reproduire les morceaux rapides joués par Larry sur les CDs Djalu teaches, mais un jeu plus lent passe également très bien.
Il est assez fragile et a tendance à fissurer régulièrement malgré mes soins. Je l'ai toujours réparé et n'ai pas encore eu le courage de l'entourer de duct tape, pour le moment...
- DidgElement
Bourdon : Fa — 1er Hoot : Fa # ; 2ème Hoot : Mi b ; 3ème Hoot : La
138 cm / 2 kg — Merisier
Je l'ai acheté d'occaz à Arnozelune sur le forum. Un beau Didgelement avec une backpressure élevée et une colonne d'air assez serrée (je veux dire, comparativement aux autres didges fait par Kriss, qui ont plutôt une backpressure médium et une colonne d'air ouverte). Il demande à être un peu compressé pour être joué, mais il se révèle ensuite fluide et polyvalent, avec une préférence pour le jeu en wobble rapides et les techniques de langue.
C'est avec ce didgeridoo que j'ai découvert le style traditionnel (n'ayant pas de yidaki sous la main à ce moment-là), et je dois dire qu'il est franchement très bon pour jouer du Yolngu style. Cela dit, lorsqu'il m'arrive de vouloir souffler du contemporain, c'est cet instrument là que je dégaine.
- Yidaki de Bruce Burrngupurrngu
Bourdon : Sol # — Hoot : Sol
128 cm / 2,9 kg
Un yidaki très aigu, dans la catégorie des gros moustiques nucléaires ! Il rappelle un peu les lambilpil, les instruments en La ou Si b utilisés par les aborigènes de Numbulwar.
Backpressure forte (très forte si on n'est pas habitué à jouer sur des yidakis), gros volume sonore, hoot facile malgré la note élevée... Avec la voix passive placée juste au bon endroit, on peut le faire gueuler comme une tronçonneuse !
C'est un instrument prévu pour jouer fort et vite, et il s'adapte à merveille au freestyle nerveux des jeunes Yolngu. C'est aussi un yidaki bunggulpuy — de qualité cérémonielle ; il est plus particulièrement typique des cérémonies de type Dhadalal, qui sont des cérémonies funéraires publiques dirigées par les clans de moiety Yirritja.
La peinture à l'ocre est très fine et représente un motif de nasse à poisson.
Une vidéo de Barayuwa Munungurr jouant sur cet instrument.
- Hick Sticks
Bourdon : Ré — Hoot : Fa
148 cm / 2,2 kg — Peuplier (je crois)
Un sandwich fait par Ben Hicks aux USAs, et mon tout premier "vrai" didgeridoo. La colonne d'air est vernie mais a été travaillée de façon à créer des petites cavités et ondulations... d'où un son qui n'est pas très lisse avec des aigus marqués comme sur la plupart des instruments modernes, mais un bourdon au timbre chaleureux et très rond. Belles harmoniques et vocalises. Backpressure medium-faible, très confortable, qui rend l'instrument polyvalent à tous les styles de jeu avec une préférence pour les techniques de joues.
Je vais m'en séparer... pas parce que je ne l'aime plus, mais parce que joue essentiellement du style traditionnel, tandis que le Hicks Sticks est clairement fait pour le jeu contemporain. Je ne le touche quasiment plus, et je trouve dommage qu'un instrument de ce calibre reste à prendre la poussière dans un coin.
Des échantillons sonores arriveront dans les temps à venir, faut encore que j'apprivoise ma nouvelle carte son et le micro qui va avec.
